Les petites histoires des chansons

Histoires et anecdotes

1.  Coin de rue

En 1955 Colette Bonheur reprend à la télévision, "Coin de Rue" une chanson de Charles Trenet. Elle était la sœur de Guylaine Guy dont la carrière fut lancée par Trenet et qui fera une entrée remarquée à l'Olympia.

«Colette Chailler, dite Colette Bonheur, est une chanteuse québécoise née à Montréal le 20 septembre 1927 et morte à Freeport (Bahamas) le 15 octobre 1966. De 1954 à 1957, elle partage avec Jacques Normand et Gilles Pellerin la vedette de l'émission de variétés Porte ouverte, à la télévision de Radio-Canada. Parallèlement, elle chante dans les cabarets montréalais les plus populaires de l'époque tels Cabaret Saint-Germain-des-Prés (Montréal), Le Continental Café, rue Saint-Urbain à Montréal ou Chez Gérard à Québec.

En 1961, elle épouse le saxophoniste Gerry Robinson avec qui elle va s'établir aux Bahamas. Colette Bonheur est la fille de la chanteuse et comédienne québécoise Lise Bonheur (née Léontine Laurendeau) et la sœur de la chanteuse et peintre Guylaine Guy. Elle meurt le 15 octobre 1966 à Freeport, Bahamas dans des circonstances qui demeurent mystérieuses.»

2.  Trois petites notes de musique

3.  La Complainte de la Butte

Cora Vaucaire : Au cinéma, elle immortalisa deux chansons : "La Complainte de la Butte" dans le film "French cancan" de Renoir en 1955 et "Trois petites notes de musique" dans  le film "Une aussi longue absence" de Colpi (1960). C’est Cora Vaucaire qui chante la chanson dans ce long-métrage d’Henri Colpi, chanson dont les paroles ont été écrites par Colpi, lui-même, et la musique par Georges Delerue. Puis Yves Montand enregistrera la chanson à son tour, en partie poussé par Simone Signoret qui avait refusé le rôle principal "d’Une Aussi Longue Absence" et qui voulait ainsi offrir une compensation morale à Colpi.  Source: Le Monde

 

4.  Le temps des cerises

Cette chanson dont les paroles furent écrites en 1866 par Jean-Baptiste Clément et la musique composée par Antoine Renard, et donc antérieure à La Commune de Paris, n’est pas un chant révolutionnaire, mais bien une chanson d’amour. Pourtant, elle deviendra après le massacre des Communards – dans des circonstances sur lesquelles les historiens ne s’entendent toujours pas – le symbole de La Commune et des immenses espoirs qu’elle avait engendrés.

Couplet ajouté pendant la guerre de 1871

Quand il reviendra le temps des cerises
Pendores idiots magistrats moqueurs
Seront tous en fête.
Les bourgeois auront la folie en tête
A l'ombre seront poètes chanteurs.
Mais quand reviendra le temps des cerises
Siffleront bien haut chassepots vengeurs.

Un chant d’amour devenu hymne révolutionnaire

Une raison stylistique explique cette assimilation du Temps des cerises au souvenir de la Commune de Paris : son texte suffisamment imprécis qui parle d’une plaie ouverte, d’un souvenir que je garde au cœur. Ces mots peuvent aussi bien évoquer une révolution qui a échoué qu’un amour perdu. On est facilement tenté de voir là une métaphore poétique parlant d’une révolution en évitant de l’évoquer directement.
Le caractère mélancolique de la chanson Le temps des cerises et surtout sa qualité poétique paraissent avoir assuré son large et durable succès auprès du grand public. Cette chanson dépasse de loin en célébrité celle de son auteur. Elle sera traduite dans toutes les langues et diffusée à travers le monde.

Au départ: une romance

On sait assez précisément comment est née la chanson. C’est en 1866 que le chansonnier et révolutionnaire Jean-Baptiste Clément écrit les paroles de la future romance Le Temps des Cerises. Un beau soir de 1867, Jean-Baptiste Clément va trouver Antoine Renard, un ancien ténor de l’Opéra reconverti dans le music-hall et il prie celui-ci de mettre en musique son poème Le Temps des Cerises, ce qu’il fit quelque temps plus tard. "Le temps des cerises", était à l’origine sous-titrée "romance".
Dans Sur les traces des Communards  (Éditions ouvrières [Amis de la Commune], 1988), un fidèle lecteur, M. P. Boisseau, nous rapporte y avoir lu - texte de Jean Braire - que "Jean Baptiste Clément en aurait rédigé dans un premier temps les trois premiers couplets [et qu']il les aurait remaniés après, en y ajoutant le 4ème qui fait implicitement référence à [cet épisode de la Commune]".
[Chanson ] datant de 1868, dont le texte a été écrit en 1866, qui n'est devenue vraiment populaire qu'en 1872 et qui a finalement été associée à la Commune (18 mars - 27 mai 1871) que treize ans plus tard, en 1885.

Elle est devenue cependant, de cette Commune, son hymne, et ce, dans des circonstances sur lesquelles les historiens ne s'entendent pas tous. - Son lien, avec elle, a été assuré par l'auteur (Jean Baptiste Clément), lors de la publication, en 1885, de ses Chansons choisies, lorsqu'il la dédia à "La vaillante citoyenne Louise, ambulancière de la rue Fontaine-au-roi, le dimanche 26 mai 1871" :
"Puisque cette chanson a couru les lieux, j'ai tenu à la dédier à titre de souvenir et de sympathie, à une vaillante fille qui, elle aussi, a couru les rues à une époque où il fallait un grand dévouement et un fier courage ! Le fait suivant est de ceux qu'on n'oublie jamais : le dimanche 28 mai 1871, alors que tout Paris était au pouvoir de la réaction victorieuse, quelques hommes luttaient encore dans la rue Fontaine-au-Roi.
"Il y avait là, mal retranchés derrière une barricade, une vingtaine de combattants, parmi lesquels se trouvaient les deux frères Ferré, le citoyen Gambon, des jeunes gens de dix-sept à vingt ans et des barbes grises qui avaient échappé aux fusillades de 48 et au massacre du coup d'état.
"Entre onze heures et midi, nous vîmes venir à nous une jeune fille de vingt à vingt-deux ans qui tenait un panier à la main. Nous lui demandâmes d'où elle venait, ce qu'elle venait faire et pourquoi elle s'exposait ainsi ?
"Elle nous répondit avec la plus grande simplicité qu'elle était ambulancière et que la barricade de la rue Saint-Maur étant prise, elle venait voir si nous n'avions pas besoin de ses services.
"Un vieux de 48, qui n'a pas survécu à 71, la prit par le cou et l'embrassa.
"Malgré notre refus motivé de la garder avec nous, elle insista et ne voulut pas nous quitter. Du reste, cinq minutes plus tard, elle nous était utile. deux de nos camarades tombaient, frappés, l'un, d'une balle dans l'épaule, l'autre au milieu du front... J'en passe !
"Quand nous décidâmes de nous retirer, s'il en était temps encore, il fallu supplier la vaillante fille pour qu'elle consentit à quitter la place.
"Nous sûmes seulement qu'elle s'appelait Louise et qu'elle était ouvrière. Naturellement, elle devait être avec les révoltés et les las-de-vivre !
"Qu'est-elle devenue ? A-t-elle été, avec tant d'autres filles, fusillée par les Versaillais ?
"N'était-ce pas à cette héroïne obscure que je devais dédier la chanson la plus populaire de toutes celles que contient ce volume?"

Une des dix plus grandes chansons françaises

"Le Temps des Cerises" a été, et demeure, l’une des dix plus grandes chansons françaises dont le succès ne s’est jamais démenti. Depuis le début du siècle, de nombreux artistes l’ont interprétée, et certains avec beaucoup de talent : André Dassary, Suzy Delair, Tino Rossi, Charles Trenet, Yves Montand, Mouloudji, Nana Mouskouri, Michel Fugain, Colette Renard,, pour ne nommer que ceux-là.

5.  La Bohème (1965)

Elle est à l'origine prévue d'être chantée par Georges Guétary dans l'opérette Monsieur Carnaval. Charles Aznavour l'enregistre avant la générale de l'opérette, ce qui provoque des querelles médiatiques entre les deux artistes et leurs maisons de disques respectives, Barclay et Pathé-Marconi. Le succès des ventes de disques des deux interprètes favorise leur réconciliation par l'entremise de Frédéric Dard

En 1941, il rencontre un jeune auteur compositeur, Pierre Roche, avec qui il écrit un duo et écume les cabarets de la capitale. Le monde du spectacle les adopte.

AZNAVOUR

En 1946, il rencontre Edith Piaf et son idole, Charles Trenet. Piaf va ouvrir au duo les portes de l'Amérique. Cette même année, Charles Aznavour épouse Micheline et l'année suivante naît sa fille Séda. A la fin des années 40, le duo Aznavour-Roche s'envole pour les États-Unis puis pour Montréal où il reste à l'affiche pendant des mois.
En 52, Aznavour rentre seul en France. Pierre Roche s'est marié là-bas !

6.  Hymne à l’amour

Le 28 octobre 1949, le grand amour de Piaf, le boxeur Marcel Cerdan meurt dans un accident d'avion sur le vol Paris-New York, aux Açores, alors qu'il venait la rejoindre. Parce qu'il n'y avait plus de place dans cet avion, un couple avait cédé, avec gentillesse, ses places au boxeur…

Le soir de l’annonce de sa disparition, elle décide de chanter quand même et chantera son plus grand succès, "L'Hymne à l'amour" elle s’évanouit sur scène pendant la chanson.
Anéantie par la souffrance morale (et la culpabilité) et par une polyarthrite aiguë, Édith Piaf prend, pour calmer sa douleur, de fortes doses de morphine.

7.  Amsterdam

Brel compose sa chanson "Amsterdam" en 1964 et il choisit de retenir comme trame musicale, le thème de la chanson traditionnelle "Greensleeves" dont il modifie le tempo en lui collant des paroles qui sont aux antipodes de la chanson originale. Jacques Brel ne fera jamais fait d’enregistrement studio de cette chanson, et seule la version "en public" de l’album Olympia 1964, est aujourd’hui disponible.

Une chanson que Brel n’aimait pas ?

On raconte que Brel n’aimait pas cette chanson mais rien ne vient confirmer cette légende. Sauf peut-être le fait que "Amsterdam" fut choisie par Brel comme chanson d’ouverture de son concert à l’Olympia, le 16 octobre 1964. Or, il est courant de parler de chanson sacrifiée dans le milieu, dans la mesure où elle permet aux techniciens et au chanteur de procéder aux ultimes réglages. Pourtant, ce fut une véritable ovation que le public lui réserva ce soir-là.
Amsterdam devint donc instantanément un immense succès, une chanson quasi incontournable lors de ses concerts suivants, caractérisée par le «crescendo brélien» (progression dramatique dans l’écriture et l’interprétation). Jacques Brel qui ne faisait pourtant jamais de rappel en concert, fit une seule exception à cette règle durant toute sa carrière – c’est Jean Corti  l’accompagnateur de Jacques Brel qui le raconte – en reprenant la chanson "Amsterdam" à la demande du public moscovite lors d’une tournée en Union soviétique en 1965.

8.  La vie en rose

Nous sommes en 1945, la guerre vient de s'achever et Piaf est au sommet de sa gloire. Elle a traversé l'Occupation avec astuce, ménageant la chèvre et le chou avec suffisamment de malice pour ne pas être inquiétée par les tondeurs de «chiennes». En cheville depuis quelques mois avec le tout jeune Yves Montand, elle file le parfait amour dans la France libérée. C'est là qu'elle décide d'écrire une chanson de son cru. Jusqu'alors, l'ancienne «môme Piaf» chantait les grands succès des autres : pourquoi ne pas s'essayer à l'exercice? Ainsi naît  « La Vie en rose ». Et même si certains disent que le poème aurait été en grande partie soufflé par son parolier attitré, le génial Paul Durand, il semble que cette astucieuse mirlitonnade  sentimentale ait réellement été concoctée par Édith Piaf.

Rangée dans un tiroir 

Efficacité, simplicité, le texte est en place. Reste à trouver la musique. Piaf a bien un air en tête, mais l'ancienne chanteuse de rue n'a jamais été une vraie musicienne. Son amie et confidente de toujours Marguerite Monnot (à qui l'on devra les musiques de Milord, L'Hymne à l'amour et certains des plus grands succès de Piaf) veut bien lui donner un coup de main, mais l'exercice tourne court. Elle fait alors appel à son accompagnateur, le pianiste Louiguy. Ce fils d'un violoncelliste de Toscanini travaille avec elle depuis le début de la guerre. On lui doit certains des plus gros succès de l'Occupation, au premier rang desquels le joyeux Ça sent si bon la France (1942), où Maurice Chevalier exaltait les valeurs d'un Clochemerle aimablement pétainiste. Mais ce Franco-Italien né en Espagne, destiné à devenir l'un des principaux compositeurs pour les films de Guitry et Cayatte, est rompu à l'exercice. C'est lui qui met en notes la mélodie que Piaf avait dans la tête.

Bizarrement, Piaf n'est pas convaincue. Elle range même la chanson dans un tiroir, sans doute appelée ailleurs. Et lorsqu'elle la ressort, c'est pour en donner la primeur à son amie la chanteuse Marianne Michel, qui en sera la première créatrice, dans les music-halls parisiens. On dit même qu'Édith Piaf aurait composé cette chanson à l'intention de Marianne Michel, sur une nappe en papier d'une terrasse de café. On susurre également que Piaf aurait d'abord écrit Les Choses en rose et que son amie lui aurait suggéré La Vie en rose. Enfin, n'étant pas enregistré à la Sacem comme compositeur, Piaf aurait donné le patronyme de Louiguy en guise de prête-nom. Mais le musicien va vite revenir sur cette version, persistant à assumer la paternité de ces notes.

Version disco et autres :

Certes, on ne prête qu'aux riches, mais la chanson obtient un tel succès que Piaf décide de l'enregistrer elle-même. Ce sera le 9 octobre 1946, alors même que sa carrière va prendre un essor international et que les États-Unis vont l'accueillir à bras ouverts. Depuis, La Vie en rose a fait la carrière que l'on sait. Tout le monde s'y est essayé: Yves Montand, Louis Armstrong, Marlene Dietrich, Dalida, Placido Domingo, Mireille Matthieu, Ute Lemper, Diana Krall, Diane Dufresne, Patricia Kaas, et jusqu'à Khaled et Clémentine Célarié. La version disco de Grace Jones est également très célèbre, et l'on ne compte plus ses adaptations, sous le clavier d'un Clayderman ou l'archet d'un André Rieu.
Plus qu'une simple chanson, La Vie en rose est devenue une sorte de procédé d'identification. Vous voulez donner une touche française à un film? Mettez-la en fond sonore. Et voilà Audrey Hepburn qui flâne dans le Paris de Sabrina (1954). Et voici Robert Altman, qui crucifie la mode dans Prêt-à-porter (1994). Enfin, rappelons que si le biopic d'Olivier Dahan avec Marion Cotillard a connu le succès sous le nom de La Môme, son titre dans les pays anglo-saxons était… La Vie en rose. Rendons à César ce qui est à Édith.

9.  Le Petit Bonheur

La chanson "Le Petit Bonheur" a été chantée par Félix Leclerc, pour la première fois en 1948, au Théatre du Gesù  à Montréal. La chanson servait de transition, "le temps de changer les décors dans la pièce "Au Petit Bonheur" comme le soulignait lui-même Félix. Dans cette production fantaisiste que Félix, lui-même, a écrite et mise en scène, il y chante  plusieurs de ses chansons pendant les nombreux changements de costumes des comédiens.

On ne saurait parler du Gesù sans revenir sur sa riche tradition plus que centenaire.  La salle fut ouverte au grand public le 10 juillet 1865 avec un débat de l’Académie française qui portait sur le patriotisme. Ayant comme vocation première de servir de salle académique et de chapelle au collège Sainte-Marie, le Gesù ne commença à présenter des spectacles qu’après la rénovation de 1923. La troupe des Anciens du Gesù, dirigée alors par le père Joseph Paré, vit l’éclosion de jeunes comédiens qui allaient devenir des personnalités de la scène au Québec, notamment Hector Charland et Paul Langlais.

Félix Leclerc  Sa carrière a démarré lorsqu’un légendaire directeur artistique français, Jacques Canetti, l’avait remarqué dans la BELLE province. Il le fait venir à Paris et le fait passer à l’ABC, music-hall parisien. Avec sa guitare et son allure de bûcheron (qu’il a été) , il apporte une bouffée d’air pur.  C’est lui qui va ouvrir la voie à la chanson québécoise en France, mais aussi à de nouveaux chanteurs comme Brassens, Brel, Léo Ferré. Il est à l’origine de la redécouverte par  la France de  l’existence  de ces terres francophones, qu’elle avait un peu oubliées…..

 

10.  La complainte du phoque en Alaska

"La complainte du phoque en Alaska " a été écrite (paroles et musique) par l’auteur-compositeur-interprète québécois Michel Rivard  mais c’est évidemment le groupe Beau Dommage  qui a popularisé la chanson au début des années 70. Pour les auditeurs et auditrices européens qui connaissent, peu ou pas, le groupe "Beau Dommage", rappelons qu’il s’agit d’un groupe de jeunes musiciens et chanteurs québécois formé en 1973. Les musiciens de "Beau Dommage" sont issus de la coopérative théâtrale "La Quenouille Bleue", une troupe théatrale à caractère ludique dont les prestations étaient présentées à l’Université du Québec à Montréal.  Michel Rivard, Robert Léger, Michel Hinton et Pierre Huet font partie de cette coopérative théâtrale universitaire qui sera finalement dissoute. Deux autres membres de "Beau Dommage" se joindront ultérieurement au groupe, soient Pierre Bertrand et Marie-Michèle Desrosiers, une élève de l’École nationale de théâtre. Le poste de batteur sera finalement comblé par Réal Desrosiers.

Félix Leclerc a fait cet honneur au groupe Beau Dommage d’intégrer " La complainte du phoque en Alaska" dans son répertoire de scène, lui qui ne chante, presque exclusivement, que ses propres chansons.

En 1973, Beau Dommage est lancé pour de bon. Le groupe signe alors une entente avec la compagnie Capitol Records pour la mise en marché d’un album qui  viendra bouleverser le paysage musical québécois. Ce premier album connaîtra au Québec, dès son lancement en 1974, un succès fulgurant. Des centaines de milliers d’exemplaires seront vendus. Les chansons "Ginette", "Le picbois", "Tous les palmiers", "À toutes les fois" et évidemment, "La Complainte du phoque en Alaska" seront adoptées et chantées par toute une génération.

Plusieurs européens  se demandent ce qui signifie l’expression "Beau Dommage". Il s’agit  d’une expression populaire qui est apparue, au début des années 60, dans la région de Montréal et qui signifie «bien sûr, bien entendu.».  C’était en quelque sorte une façon de dire "je suis bien d’accord avec vous".  J’ignore l’origine étymologique précise de cette expression mais je serais porté à croire qu’il s’agit là d’une expression née de la "télévision". Sans doute une expression tirée d’un personnage de téléroman ou d’un téléfilm quelconque….

 

11. Les Champs-Elysées :

Version originale : "Waterloo Road" par Jason Crest. Paroles et musique :  Mike Wilsh et Mike Deighan

L'année 1969 se poursuit par Les Champs-Elysées, une adaptation anglaise par Pierre Delanoë, et Le Chemin de papa, cosigné par Dassin et Delanoë. Les deux chansons se vendent à plus de 550 000 exemplaires chacune. Les Champs-Elysées  est l'un des plus grands succès de Joe Dassin et est par la suite traduite en plusieurs langues (allemand, italien, anglais, japonais). C'est en quelque sorte son premier succès international…

Le 22 octobre 1969, Joe Dassin termine sa tournée à l'Olympia avant de recevoir le grand prix du disque de l'Académie Charles-Cros pour l'album Le Chemin de papa, qui est l'album le plus vendu de sa carrière (presque 800 000 exemplaires) et dans lequel il reprend l'ensemble de ses hits précédents : La Bande à Bonnot, Siffler sur la colline, Ma bonne étoile, Le Petit Pain au chocolat, Les Champs-Élysées, Le Chemin de papa ou encore Mon village du bout du monde. Joe Dassin est devenu en deux ans le plus grand vendeur de disques en Franceet l'une de ses plus grandes vedettes, ses concerts affichant désormais complet. Pour la première fois, il est classé au hit allemand avec Die Champs-Elysées.

Si l'on en croyait le refrain, l'endroit était comme la Samaritaine: on y trouvait tout. Tout ce qu'on voulait. Quelles que soient l'heure et la météo. Soudain, entre la Concorde et l'Arc de triomphe, Paris ressemblait à New York, la ville qui ne dort jamais. Ça ne devait pas gêner le fils de Jules Dassin de prêter à la capitale française les vertus de Manhattan. Le fait d'être Américain lui donnait une aisance, une décontraction, un air de ne pas y toucher qui furent pour beaucoup dans le triomphe de cette rengaine entraînante. Le disque sortit en mai 1969. Un an auparavant, les supporteurs du général de Gaulle défilaient sur les mêmes pavés pour soutenir le président malmené par les étudiants contestataires. Entre-temps, Joe Dassin s'était lancé dans un éloge amusant des Dalton. Difficile de déceler là-dedans une forte conscience politique. Sur scène, la vedette avait appris à manier le lasso.

Champs-Élysées… Ces syllabes magiques font surgir un tas d'images à l'esprit: le drugstore, les cinémas d'exclusivité, le Fouquet's où se retrouvaient les acteurs, les contre-allées où Jean Seberg vendait le New York Herald Tribune dans À bout de souffle. Le pub Renault existait-il déjà? Bizarrement, la chanson ne parle pas de tout cela. Il y a des mots comme ça. Il suffit de les prononcer et l'envoûtement fonctionne: Ve Avenue, via Veneto, Champs-Élysées. Il s'agissait d'une France d'avant le RER. Les Champs-Élysées étaient chics. Les Grands Boulevards, vous n'y pensez pas. Ceux-là étaient bons pour Yves Montand, pour les titis parisiens. Le VIIIe arrondissement incarnait le substrat de l'élégance. Il faut se replacer dans le contexte. Un général dirigeait le pays. La province était une contrée étrangère. Les boutiques n'étaient pas les mêmes partout. Il n'y avait pas de fast-food. On croyait que les galeries marchandes étaient un signe de progrès. Les centres commerciaux incarnaient l'avenir, la modernité. Douce époque. (Le Figaro)

12.  Non je ne regrette rien

Piaf a dédié son enregistrement à la Légion étrangère. En effet à l'époque de l'enregistrement, la France était engagée dans la guerre d'Algérie (1954–1962). La Légion qui suivit le putsch des Généraux du 23 avril 1961 contre le général de Gaulle a adopté la chanson à cette époque. La chanson reste populaire à la légion. Elle a également été reprise comme hymne par les partisans de l’Algérie française. Le titre fut numéro un du hit-parade français durant une semaine à partir du 27 février 1961, puis est revenu en tête du hit-parade à partir du 12 juin 1961 durant trois semaines.

Au Royaume-Uni, la chanson a été associée à l'ex-Chancelier de l'Échiquier du Parti conservateur Norman Lamont qui a déclaré avoir chanté la chanson dans son bain dans la nuit où le pays s'est retiré du Mécanisme de taux de change européen en 1992 — un évènement connu sous le nom de "Vendredi noir". Plus tard Lamont a cité la chanson pour résumer sa carrière politique.

En 1960, c'est cette fois le jeune compositeur Charles Dumont qui lui propose sa chanson "Non je ne regrette rien". Piaf est subjugué par ce titre. Elle décide de le chanter sur scène à l'Olympia début 1961, lors d'un concert qu'elle a promis au directeur, Bruno Coquatrix, pour sauver sa salle de la faillite. Totalement épuisée par les opérations et les médicaments, Piaf contre l'avis des médecins et de son entourage, continue de chanter et de triompher, même s'il n'est pas rare qu'elle s'écroule sur scène.

C'est au début de l'été 1961, qu'elle rencontre le dernier homme de sa vie, Theophanis Lamboukas, qu'elle baptise Sarapo, traduction de "je t'aime" en grec, langue maternelle du jeune homme. Il est le dernier homme qu'elle aimera et aussi le dernier chanteur qu'elle tentera de lancer. En juin, elle reçoit le grand prix du disque de l'Académie Charles Cros pour l'ensemble de sa carrière.

13. La Java Bleue

1937 - Paroles de Géo Koger et Noël Renard et musique de Vincent Scotto.

Pendant des années et des années, il n'y eut que deux javas : "La plus bath des Javas" de Georgius  et celle-ci, créée par Fréhel en 1937. - Ce ne fut pas là la chanson la plus représentative du style Fréhel - pour cela, on eût préféré "Comme un moineau" - mais jusqu'à sa toute fin, quand, accoudé à un bar, on lui demandait de chanter encore quelque chose, c'était invariablement cette "Java Bleue". - Les mots y sont sans doute pour quelque chose : il suffit de les entendre deux fois pour s'en rappeler (si, si : La java la plus belle, Celle qui ensorcelle... - Vous voyez...). Et la musique, signée encore une fois Scotto, a fait le reste.

Bleue ? pourquoi bleue ? - Parce que, sans doute, il y avait eu une "Valse brune", presque trente ans auparavant.

14. Tel qu’il est

FREHEL :

Fille d'un couple de bretons originaire de Primel-Trégastel, village de la commune de Plougasnou (Finistère). Bien qu'auréolée de succès, Fréhel (ainsi surnommée désormais en référence au cap breton du même nom) fuit une vie sentimentale désastreuse et finit par plonger dans l'alcool et la drogue. Elle quitte la France pour l'Europe de l'Est et la Turquie, d'où l'ambassade de France la rapatrie dans un état lamentable en 1923.

1948, métro Anvers : une femme, manifestement ivre, est affalée au pied d’un arbre. Survient un panier à salade d’où surgissent des hommes en uniforme. « Foutez-moi la paix, je suis Fréhel, la chanteuse », s’exclame la pocharde. Malgré ses protestations, les policiers incrédules sont sur le point d’embarquer la vedette déchue lorsqu’une passante la reconnait et l’invite à chanter pour convaincre les perdreaux. Fréhel, soudain dessoulée, se redresse et entonne La java bleue. Aussitôt se forme un attroupement. Aucun doute possible : il s’agit bien de la grande Fréhel. Le fourgon repart à vide tandis que l’émotion gagne les badauds au spectacle de cette femme en perdition mais dont la voix a gardé toute sa puissance évocatrice. (anecdote racontée dans le journal Ici Paris)

15. Emmenez-moi

La chanson apparait de façon récurrente sur la bande-son du film Québécois C.R.A.Z.Y. (2005), dans lequel, elle est chantée chaque Noël par Gervais Beaulieu (Michel Côté), père du protagoniste et admirateur invétéré d'Aznavour.

16. Au Kabaret de la dernière chance

Enregistré de 1986 à 1990, c’est tout le patrimoine chanson d’une aventure théâtro-musicale franco-chilienne. 21 chansons écrites, mises en scène et jouées par Oscar Castro et Pierre Barouh avec la troupe mouvante du Théâtre Alpeh.  Plusieurs musiques sont signées par cette fabuleuse mélodiste qu’est Aneta Vallejo

La Véritable Histoire du Kabaret de la Dernière Chance

Dans le Kabaret de la dernière chance, écrit avec Pierre Barouh en 1985, alors que le Chili est encore sous la botte de Pinochet, par le biais d’une troupe d’artistes de cabaret. Oscar Castro revisite sa mémoire et l’inscrit dans l’histoire du pays.
le Kabaret de la dernière chance, créé en 1985 au Bataclan à Paris, a été joué dans de nombreux théâtres et festivals, en tournée en France et à l’étranger, en Europe, en Amérique Latine et au Japon, où Pierre Barouh l’a créé en version japonaise.
L’écriture théâtrale des personnages du spectacle se prolonge désormais dans le roman. Sur le fond de l’histoire du Chili, de ses épisodes tragiques, Oscar Castro engage un jeu troublant entre le réel, les souvenirs, les faits autobiographiques et la fiction.
Dans un langage truculent, imprégné de couleur populaire, mêlant le récit au dialogue, avec un art consommé de conteur, un admirable sens du suspense, un humour caustique, surréaliste, Oscar Castro nous promène dans le temps et l’espace. D’un camp de déportation sous la récente dictature militaire au village mythique de Pelekén dans le nord du Chili, et son fameux Kabaret de la dernière chance qui, la nuit mémorable du passage de la comète de Halley en 1911 a reçu la visite du Président de la République du Chili, pour nous projeter enfin à Paris où son avatar Aceituno et sa complice la Môme Bijou accomplissent leur rêve de théâtre sans que leur quête de la vérité cesse pour autant.
La véritable histoire du Kabaret de la dernière chance n’est pas tant un règlement de comptes avec le passé qu’un réquisitoire contre l’oubli.
Irène Sadowska Guillon

17. Gigi L’amoroso

Dalida disait: "C'est la chanson la plus longue de mon tour de chant, et peut-être du music-hall. Elle m'offre la possibilité de chanter, bien sûr, mais aussi de jouer la comédie et de danser, car elle est conçue comme une petite pièce de théâtre. Si l'histoire, qui raconte la vie d'un village, s'était passée dans le midi de la France, Pagnol aurait pu l'écrire, mais étant donné qu'elle se situe dans le sud de l'Italie, on pourrait imaginer un film de Vittorio de Sica." (L'Aurore, 12/ 1/ 74).

18. Pour un flirt

Cette chanson d'un habitué du succès monte dans le haut des hit-parades. Michel Delpech dit clairement les choses : il veut coucher avec cette fille... Voilà: C'est dit!  Finies les romances alambiquées, les phrases d'amour à comprendre à demi mots : en cet été 1971, les garçons cherchent les filles pour faire l'amour...

Un pas avait déjà été franchi en 1966, par Michel Polnareff : il avait osé chanter "Je voudrais faire l'amour avec toi".  ( Bertrand Dicale)

19. Les Copains d'abord :

Véritable hymne à l’amitié, cette chanson est l’une des plus connues de Brassens. Elle fut écrite pour le film Les Copains d'Yves Robert, comédie sortie sur les écrans le 14 janvier 1965.

Troisième musique
Un documentaire sur Georges Brassens l'a montré travaillant sur trois musiques très différentes possibles pour "Les copains d'abord" et s'arrêtant en fin de compte sur la troisième (dans l'ordre où elles étaient présentées).

20. Le P’tit pain au chocolat

 

21. Douce France

Douce France est une chanson écrite par Charles Trenet en 1943, composée avec Léo Chauliac, enregistrée en 1947.

Cette chanson créée par Charles Trenet en 1943 est un soutien moral aux « expatriés de force » (prisonniers de guerre et travailleurs du STO) et en aucun cas un acte de collaboration même si elle est née à Berlin.
Son titre est inspiré d'un lieu commun sur la France apparu vers l'an 1080 dans la Chanson de Rolanddont l'expression la plus célèbre a été déclinée aux alentours de 1555 par Joachim du Bellay en « douceur angevine ».

En 1942, alors que les Allemands occupent le pays, Charles Trenet écrit “Douce France“. A l’époque, il est la nouvelle grande star de la chanson française : il s’intéresse au jazz, se proclame “zazou d’honneur” ce qui déplaît fortement au pouvoir en place. “Douce France” est une véritable déclaration d’amour à la France qui vit alors les moments sombres de son histoire. Plusieurs interprétations de la chanson existent mais pour l’INA “si les censeurs de Vichy font mine de prendre pour un acte d’allégeance à la révolution nationale pétainiste cette apologie du terroir et de ses valeurs ancestrales, la population n’est pas dupe et l’entend à l’inverse aussitôt comme l’hymne de cœur d’une sorte de résistance passive dans laquelle commence alors de s’installer une partie du pays.”
La guerre,ne sera pas une période claire pour le fou chantant. Autant évoquer d'entrée La Marche des jeunes - " Ladite Marche va se retrouver sur la face B d'un Maréchal, nous voilà! d'Henry Jossy, et devenir une chanson de scouts à l'usage des Jeunesses de Pétain.
Mais au delà d'une future polémique, il chante Espoir, de Jacqueline Batell. Il chante Le Temps des cerises, de Jean-Baptiste Clément. Et puis les siennes. Si tu vas à Paris, que Vichy interdira en 1942. Il chante aussi, et même surtout, une certaine Douce France, que l'on reprend dans les maquis. Toutes ses chansons sont des hymnes à la liberté, et, en prime, c'est jazzy.

 

22. La Javanaise

« Un soir d'été de 1962, Gréco et Gainsbourg ont passé la soirée à écouter des disques et à boire du champagne dans l'immense salon de la chanteuse au 33, rue de Verneuil (à quelques dizaines de mètres de la future maison de son ami). Le lendemain, il lui a envoyé La Javanaise. […] Il semble que Gréco l'ait créée en mars 1963 en la plaçant au début de son tour de chant au cabaret La Tête de l'art »

Bertrand Dicale : « Avec ses chœurs très chalala et le choix d'un son très « anglais » (c'est son premier enregistrement à Londres), Gainsbourg souligne dans La Javanaise des tourments très masculins, alors que Gréco affirme comme d'habitude une féminité majuscule, entre la liane vénéneuse et la caresse salvatrice. »

23. Padam

Vous le connaissez-vous Norbert Glanzberg ?  Et “Padam padam”, “Les grands boulevards”, “Mon manège à moi” ou… “Ça, c’est de la musique!” ? Alors là, oui, tout de suite, cet air qui vous vient aux lèvres… Eh bien c’est du Glanzberg !  Padam Padam rend hommage à cet inconnu de génie, déclaré par Goebbels : “artiste juif dégénéré”, réfugié en France à la fin des années trente, compositeur aussi prolifique qu’inspiré, qui a écrit la musique de dizaines de monuments de la chanson française...  

Une chose intéressante à mentionner est bien que Piaf ait un « leitmotiv » il n’y a pas un grand refrain, où le refrain est le vers entier. Les seuls vers qui sont répétés sont « Padam…Padam » et la répétition d’un vers achevé ne peut pas être trouvé. Le « leitmotiv » est répété dans la chanson par Piaf et les instruments, donc il n’est pas nécessaire d’avoir un refrain qui répète un vers entier.

24. Le lion est mort ce soir

The Lion Sleeps Tonight est une chanson populaire africaine, composée par Solomon Linda en 1939. Elle a été reprise de nombreuses fois, et est devenue un succès mondial. Sa version française a été popularisée sous le titre Le lion est mort ce soir, par le chanteur Henri Salvador.

La chanson fut d'abord enregistrée, contre 10 schillings (moins de 2 dollars) au studio sud-africain de l'époque par son auteur Solomon Linda et son groupe The Evening Birds en 1939, sous le titre Mbube (« lion » en zoulou), pour le producteur Eric Gallo. Les Studios Gallo ne lui versèrent pas de redevances, alors que la loi britannique alors en vigueur prévoyait de reverser les droits à son auteur, jusque 25 ans après sa mort. Mbube devint un succès au travers de l'Afrique du Sud et se vendit à environ cent mille exemplaires pendant les années 1940. La chanson devint tellement populaire qu'elle prêta son nom à un style de musique a cappella africaine. Salomon toucha l’équivalent de 2 dollars pour l’enregistrement de cette chanson. Il mourut dans la misère, en 1962.

 La chanson fut « découverte » aux États-Unis au début des années 50 par l'ethnomusicologue Alan Lomax, qui transmit un enregistrement à Pete Seeger, qui en fit une première adaptation sous le nom « Wimoweh », ce qui est une déformation du refrain de la chanson originale uyimbube (signifiant tu es un lion). Au total, on dénombre près de 160 interprétations différentes de ce succès mondial.

 

25. Sous les ponts de Paris

Juliette Gréco dit: "Je chante les ponts de Paris, parce que c’est le passage, la rencontre, le suicide, l’amour, l’histoire de France".

"Je laisse tout Wagner pour une chanson de Vincent Scotto" déclara Georges Brassens qui préférait Mozart.

 

26. Ce n’est rien

C’est avec ce titre  que Julien Clerc rencontre le succès. Ce sera suivi de beaucoup d’autres titres dont « Femmes je vous aime », où il a fait appel à un auteur québécois. Il obtiendra le disque de platine avec ce titre.

27. J’ai la mémoire qui flanche

28. Le tourbillon

C’est dans le film Jules et Jim de Truffaut que J. Moreau a commencé sa carrière de chanteuse avec  « le tourbillon de la vie »
Serge Rezvani, né le 23 mars 1928 à Téhéran, est un peintre, un écrivain (romans, pièces de théâtre), ainsi qu'un auteur-compositeur-interprète de chansons (il se qualifie de pluri-indisciplinaire).
Il a écrit plus de 40 romans, 15 pièces de théâtre et deux recueils de poésie, et est l'auteur de la célèbre chanson Le Tourbillon, interprétée par Jeanne Moreau dans le film Jules et Jim, ainsi que de J'ai la mémoire qui flanche (chansons qu'il signa sous le pseudonyme de Cyrus Bassiak).
Il dit : « Pour différencier mon activité de compositeur de mon activité de peintre, je me suis camouflé derrière un pseudonyme, Cyrus ou Boris Bassiak (« bassiak » signife « va-nu-pieds » ou « vagabond » en russe, Boris est son prénom de naissance, et Cyrus est le prénom - également russe - que lui donnait sa mère lorsqu'il était enfant).

 

29. Grands boulevards

Yves Montand. (Yvo Livi) Chanteur,  comédien, militant. C’est le « Rital » (ses parents ont fui le fascisme italien) que rien ne prédestinait à devenir le chanteur  international qu’il est devenu. C’est Edith Piaf qui le découvre en 1944 et en tombe éperdument amoureuse, le faisant travailler sans relâche, l’éduque, l’aide à trouver son style. Se marie en 1949 avec Simone Signoret. Il fait une tournée triomphale en Amérique, en 1959. (Marilyn Monroe), au Canada et  Japon..

30. Mon amant de Saint-Jean

La première version de la chanson en 1937 sous le titre Les Barbeaux de Saint-Jean, devenu par la suite Mon Costaud de Saint-Jean. Mais celle-ci n'accroche pas le public, probablement parce que les paroles sont jugées trop populaires. En 1942, elle est réécrite sous son titre actuel et Carrara la dédie à sa fiancée Suzanne (devenue plus tard son épouse) pour marquer leur promesse de mariage faite à La bonne idée une auberge de Saint-Jean-aux-Bois, dans la Forêt de Compiègne.

En 1980, François Truffaut l'a utilisée dans son film Le Dernier Métro, de même que Claude Miller dans La Petite Voleuse.

31. Nini peau d’chien - Aristide BRUANT

Un chanteur en costume de velours, qui met ses bottes sur les tables pour chanter des refrains argotiques, c'est une nouveauté que la clientèle du Chat noir apprécie.

Le soir de l'inauguration du Mirliton, il n'y a que trois clients. Dépité, il se met à les insulter copieusement : le public apprécie. C'est ainsi qu'il crée son image de marque.

Au Mirliton, le verre de bière est vendu treize sous, mais devant l'évolution de son public, Aristide Bruant décide d'instituer chaque vendredi une soirée « chic ». Ainsi, le vendredi le verre de bière est vendu cinq francs (cent sous). Des célébrités comme François Coppée, Lucien Guitry, le dompteur Pezon font partie des habitués de ces vendredis chics, entourés de bourgeoises endimanchées, ravies de s'entendre injurier par le « grand Bruant ».

Avec la gloire, la fortune récompensa ses efforts ; aux bénéfices du Mirliton vinrent s'ajouter de confortables droits d'auteur et de gros cachets. Ainsi, après une dizaine d'années, il put s'offrir un château à Courtenay, grâce à Nini Peau d'Chien, à la Méloche, à Toto Laripette et à la Filoche, marlou héroïque qui mourut avec dignité sur l'échafaud.

Le chansonnier populaire, le fondateur du Mirliton, que l'on aurait pu croire attaché à Montmartre, sa seconde patrie si souvent chantée, tint à Adolphe Brisson des propos révélateurs :

« Pendant huit ans, j'ai passé mes nuits dans les bocks et la fumée ! J'ai hurlé mes chansons devant un tas d'idiots qui n'y comprenaient goutte et qui venaient, par désœuvrement et par snobisme, se faire insulter au Mirliton... Je les ai traités comme on ne traite pas les voyous des rues... Ils m'ont enrichi, je les méprise : nous sommes quittes ! »

Et contemplant son vaste domaine, le millionnaire de la chanson des humbles, ajouta :

« On respire ici !... ce n'est pas comme à Montmartre !... je suis rudement content d'être sorti de ce cloaque ! »

 

32. Chanson pour l’Auvergnat  (1954)

Deux personnes sont identifiées comme étant l'Auvergnat de la chanson, journalistes et biographes ne parvenant pas à se mettre d'accord :

Marcel Planche, qui habitait une maison extrêmement modeste au  9, impasse Florimont où Georges se réfugie le 21 mars 1944, pour fuir le STO, en attendant la fin de la guerre. Marcel Planche était de souche auvergnate, bien que né dans la région parisienne, comme peuvent en témoigner des personnes de sa famille.

Louis Cambon, cafetier auvergnat tenant "Le Bar des Amis", un café-charbon situé dans le XIVe arrondissement de Paris.

33. La chansonnette (1961)

 

34. Les amants d’un jour (1956)

Est-ce que ce ne sera pas aussi comme cela que va commencer le film "Hôtel du Nord" (en 1938), quand un couple d'amoureux désespérés, Renée (Annabella) et Pierre (Jean-Pierre Aumont), arrivent à l'hôtel avec l'idée d'en finir ensemble avec la vie ?

35. Accordéon

 
 

36. Quand on s’promène

Chanson du film « La belle équipe » de Julien Duvivier. Jean Gabin, tout en marchant au bord de la Marne, accompagné d'un accordéoniste, chante Quand on s'promène au bord de l'eau, qui sera un grand succès de l'époque.
Le film est réalisé par Duvivier et scénarisé et dialogué par Charles Spaak. Il sort pendant l’été 1936, à la mi-septembre. Il est considéré comme le film le plus inspiré par les évènements du Front Populaire sans pour autant pouvoir être qualifié de politique.

37. Bambino

Bambino est la version française de la chanson napolitaine Guaglione créée en 1956.

La chanson, dont les paroles sont traduites par Jacques Larue, est d'abord destinée à Gloria Lasso. Elle est enregistrée, en premier lieu, par Dalida qui, grâce à cette chanson, entama une carrière fracassante sur Europe 1. D'après Infodisc, ce titre conserve pendant 39 semaines la première position au hit-parade. Ventes de l'époque: 500.000 exemplaires, ce qui était sans doute un record. Toutefois, selon une précision du Site Officiel de la chanteuse, en réponse à un admirateur, la version de Dalida aurait finalement atteint - par le biais des cumuls de nos jours - quelque 10 millions d'exemplaires à travers le monde (en 3e position après Gigi l'amoroso : de 12 à 14 millions et Salma ya salama : 10 millions).

La chanson Bambino est aussi enregistrée par Lili Boniche, Gloria Lasso, Luis Mariano et Georges Guétary. Ensuite, elle est reprise, entre autres, par Plastic Bertrand (1978) et Amanda Lear dans son cd With Love (2006). En 2006, Bambino est également reprise par Jean Dujardin dans le film OSS 117 : Le Caire, nid d'espions, dans une version parodique en arabe, avec une orchestration de oud. Bambino fut récemment reprise par Dany Brillant dans son best-of latin-dance. Le single, sorti le 24 septembre 2012, est un hommage à la chanteuse Dalida disparue 25 ans plus tôt.